Damien Racle, Président de Cinov Ingénierie répond à nos questions
05 mai 2022Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Ingénieur de formation, j’ai d’abord évolué dans l’industrie des télécoms avant de me tourner vers l’environnement en rejoignant le groupe Veolia. Mais, en 2015, j’ai ressenti le besoin de travailler dans une structure à taille humaine. J’ai alors pris la Direction du bureau d’études MANEXI au sein duquel mon activité tourne autour de l’immobilier durable et du rôle joué par les actifs immobiliers dans le cadre de la transition écologique. J’ai découvert Cinov Ingénierie un peu par hasard. J’ai apprécié mon implication au sein du syndicat et du think tank de la fédération, CinovAction. En 2020, j’ai décidé de m’impliquer un peu plus encore et je suis devenu président de Cinov Ingénierie.
En quoi consiste votre mandat de président au sein de Cinov Ingénierie ?
Mon prédécesseur a mené le chantier de la fusion des trois syndicats Coordination, Infrastructures et Construction. A sa suite, mon challenge est de donner vie à cette fusion, de retrouver un sens et des actions communes. La fonction du président est multifacette avec, notamment, un rôle de représentation externe (prises de parole médiatiques et institutionnelles) et interne - le président doit susciter l’envie aux adhérents de contribuer pour démultiplier l’action syndicale. Enfin, mon rôle est d’animer le bureau et les conseils d’administration.
En tant que président du syndicat, quels enjeux identifiés pour vous à court et moyen terme pour l’ingénierie ?
Notre baseline, « l’ingénieur au cœur des transitions », est le défi de ces prochaines années. Notre époque est marquée par des mutations extrêmement fortes, les bureaux d’études doivent se former pour faire de l’ingénierie une force d’anticipation et d’accompagnement de la maitrise d’ouvrage.
Depuis trois ans, nous observons un foisonnement d’évolutions réglementaires (RE2020, décret tertiaire, loi ESSOC, loi Climat et résilience). Il ne faut pas simplement les constater, mais bel et bien contribuer à l’élaboration des textes pour faire entendre notre vision. C’est à la fois une activité technique et de lobbying.
Par ailleurs, sur l’ingénierie publique, nous défendons un équilibre entre ingénieries publique et concurrentielle.
Enfin, dans le cadre de la massification des rénovations, la répartition actuelle des rôles entre les acteurs de la construction est largement revisitée. Aussi, les opérations deviennent plus complexes avec les marchés globaux de performance, le numérique modifie sensiblement les missions et interfaces entre acteurs de la construction, l’apparition de start-ups nous challengent et l’avènement de l’intelligence artificielle nous impose une réflexion sur le positionnement de l’ingénierie. Face à ces constats, l’ingénierie doit se réinventer.
Pourquoi l’engagement au sein d’un syndicat professionnel comme Cinov Ingénierie est utile et nécessaire ?
« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin » ! Nous souhaitons tous développer notre entreprise d’abord et s’intéresser au reste du monde après. Mais en travaillant ensemble, nous faisons en sorte que le marché devienne meilleur, plus grand et plus rémunérateur. Il y a un vrai sens à l’action collective. C’est très compliqué quand on dirige un bureau d’études de 40 personnes de se faire entendre, c’est beaucoup plus simple au sein d’une fédération. Toutefois, cela ne peut fonctionner sans l’implication de chacun. Des devoirs sont aussi associés à l’engagement syndical.
J’encourage à prendre part à l’action syndicale, car ce sont des rencontres extraordinaires tant en interne qu’avec les institutionnels. C’est très enrichissant d’apporter sa pierre à l’édifice.