Atteindre les objectifs du quinquennat grâce à la « Rénovation Sensorielle Globale »
Aujourd’hui, 7 millions de logements sont mal isolés et 14 % des Français ont froid dans leur logement. Face à ce constat et l’urgence de la transition écologique, le Gouvernement compte accélérer la rénovation énergétique des bâtiments, un des secteurs les plus émetteurs de CO2 en France.
La Loi de Transition du 17 août 2015 (Loi n°2015-992) entérine l’objectif de rénovation du parc bâti selon les normes Bâtiment Basse Consommation (BBC) ou assimilées, d'ici 2050.
Aussi, l’ADEME définit la rénovation performante globale comme un ensemble de travaux, mené en une seule opération sur moins de douze mois, qui permet au bâtiment d’atteindre à minima le niveau BBC, sans mettre en danger la santé des occupants.
De cette définition, on peut identifier deux axes prioritaires :
- La nécessité d’agir fort et vite dans le cadre de la transition écologique que nous connaissons ;
- L’objectif politique de permettre à chaque français de se loger dans un environnement confortable sur les plans visuels, de l’aménagement de l’espace, de la qualité de l’air et de l’acoustique.
Cette aspiration sociale se voit renforcée par l’évaluation du coût pour les Français de la mauvaise qualité de l’environnement sonore et celui de l’atmosphère. Les coûts liés au bruit sont chiffrés à près de 150 milliards d’euros par an, tandis que la mauvaise qualité de l’air coûte 100 milliards (source : étude Ademe, 2021).
Premier poste de dépense des Français, le logement est une question éminemment sociale. En effet, les évolutions sociétales et des modes de vie nous invitent à repenser un habitat aux « espaces flexibles », afin de s’adapter tout au long de la vie des usagers, aussi bien à une nouvelle conception du travail qu’aux évolutions de la famille par exemple.
Pour répondre aux nouvelles attentes des Français, des qualificatifs viennent s’accoler au mot « logement » : confortable, sain, adaptable (télétravail, handicap, vieillissement), éco responsable, multiusage…. Malgré toutes ces options ajoutées, ce nouveau logement doit rester accessible financièrement.
Aujourd’hui, les chantiers de rénovation du patrimoine bâti représentent une occasion unique de répondre (en un grand coup) à des axes prioritaires du quinquennat :
- La santé publique et la dignité humaine (réduire les frais de santé liés aux nuisances sonores, à la mauvaise qualité de l’air, à la dépression, à l’inadaptabilité de l’espace au handicap).
- La maîtrise des coûts de l’énergie et la protection des ménages les plus vulnérables (réduire la facture d’énergie par une meilleure isolation, l’installation de meilleurs systèmes de chauffage, l’apprentissage d’un meilleur usage du logement).
- L’urgence climatique et environnementale (aller vers la sobriété foncière, en maximisant le taux d’usage des bâtiments, construire et rénover dans un objectif bas-carbone, préserver la biodiversité).
- La pression démographique et l’évolution des modes de vie (réhabiliter les logements insalubres ou inoccupés, adapter le logement à des usages qui changent au cours de la vie, ainsi qu’au vieillissement et au handicap).
La rénovation sensorielle globale : Une opportunité unique d’améliorer l’habitat
La rénovation ne peut se limiter à la seule question énergétique. La qualité de l’air, le confort thermique, la luminosité, le retour de la nature et l’isolation acoustique sont des éléments incontournables de toutes les opérations de rénovation, dites réussies.
C’est en considérant les dimensions sensorielles de l’expérience « habiter » que les chantiers de rénovation pourront améliorer la qualité des ambiances, et répondre ainsi à la totalité des attentes des usagers. Aussi, la « rénovation sensorielle globale » permet de répondre à l’ensemble des enjeux de la politique du logement en France.
Comment massifier la réhabilitation des bâtiments ?
- Conditionner le soutien d’aides publiques à la performance énergétique réelle après travaux, afin d’aller vers une obligation de résultats opposable aux professionnels de la rénovation.
- Inciter à la rénovation globale performante en une fois définie par l’Ademe, en conditionnant 100% des aides (primes et baisse de taxes foncières sur la durée de l’amortissement) à la réalisation d’une telle rénovation, notamment dans les copropriétés.
- Fixer un calendrier de traitement des « points noirs bruits » identifiés dans des bâtiments sensibles et localisés dans une zone de bruit critique.