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Décarbonation du bâtiment et des moyens de chauffage : La réponse du syndicat à la consultation publique !

Le 27 juillet 2023

Dans le cadre des travaux de planification écologique, le Gouvernement a lancé une concertation publique sur la décarbonation du secteur du bâtiment et, en particulier, sur l’accélération de la décarbonation des moyens de chauffage dans le bâtiment. Cinov Ingénierie a participé à cette consultation, qui associe l’ensemble des acteurs du bâtiment.
décabonation

Par quels leviers sécuriser l’atteinte de nos engagements climatiques à horizon 2030 ?

Cinov Ingénierie considère prioritaires les actions nous menant vers plus de sobriété et d’efficacité. La décarbonation à iso-consommation constituerait, elle, une de ces étapes. En effet, à horizon 2050, il n’y aura pas assez d’électricité décarbonée disponible pour tous les usages, sans parvenir à une baisse drastique de la consommation énergétique par unité fonctionnelle. C’est un impératif pour le climat et pour une consommation plus juste de nos ressources.

Aujourd’hui, la réglementation sur la maîtrise de l’énergie est foisonnante, parfois incohérente (certaines dispositions se contredisant) incertaine et instable. Les changements fréquents de référentiel réglementaire poussent à l’inaction. Cinov Ingénierie souhaite que la réglementation utilise des modeleurs et des calculateurs dynamiques “en prise” avec les réalités d’usages des bâtiments.  

Quel type de mesures mettre en place pour parvenir à la décarbonation du secteur du bâtiment ?

Les décisions prises en matière de décarbonation devraient toujours se baser sur une analyse en cycle de vie (ACV). Par exemple, un matériau très carboné peut s’avérer globalement plus efficace qu’un matériau décarboné par sa durée de vie, la stabilité de sa performance et son rendement énergétique supérieur. Ce choix engendre des économies de carbone en exploitation, qui compensent largement son empreinte carbone de fabrication. Concomitamment, à efficacité équivalente, il convient bien sûr de privilégier les ressources renouvelables.

L’économie de carbone en exploitation est fonction directe de la quantité de carbone du mix énergétique français pour les usages bâtimentaires. Si le secteur du bâtiment venait à être 100% alimenté en énergie électrique décarbonée, le poids carbone de la construction et de la rénovation (matériaux, équipements, travaux) deviendrait prépondérant. La validité des ACV réalisées est ainsi dépendante de ces hypothèses.

 Comment développer l’offre de systèmes de chauffage alternatifs ?

La priorité est d’associer les bureaux d’études en amont des projets de rénovation, dès la phase audit énergétique, pour réaliser systématiquement une étude de faisabilité sur les approvisionnements en énergie complète, avec les atouts et contraintes de chaque solution alternative envisageables et un chiffrage fiable basés sur des retours d’expérience de maîtrise d’œuvre qui intègre les coûts d'investissement, mais aussi les coûts induits. Seule une étude fiable et complète peut permettre d’accompagner les maitres d’ouvrage pour les aider à faire les bons choix.

Des études en coûts cumulés et en coûts d’investissement montrent que : 

  • Pour les bâtiments rénovés ou récents, la solution économiquement la plus avantageuse après le remplacement par une chaudière gaz condensation, sont les solutions en électricité directe, type chaudière électrique ou panneaux rayonnants. Cette conversion serait catastrophique en termes de pointe électrique.   
  • Pour les bâtiments anciens, le surinvestissement des PAC et les aides financières actuelles permettent un positionnement économique intéressant, mais installer des PAC dans des passoires thermiques n’est pas judicieux. Par ailleurs, le maintien des aides financières sur les PAC pour l’ensemble du parc serait très onéreux pour les finances publiques. Il y a très peu d'offres industrielles pour les PAC de puissance élevée en maison individuelle. Les générateurs nécessitant des puissances importantes nécessitent également de passer en courant triphasé ;
     
  • Dès qu’un réseau de chaleur urbain est existant à proximité du site, une étude de faisabilité de raccordement doit être réalisée.

Ainsi, la solution alternative de remplacement des chaudières gaz risque souvent de devenir du chauffage électrique direct. Le remplacement par une PAC pourrait être liée à la fonction refroidissement pour assurer des conditions de confort estival, mais cela induira une augmentation des consommations énergétiques et des soucis de pointe estivale.


Quelles actions pour accompagner la transformation des filières économiques et accélérer la structuration d’une filière européenne et française dans la production de pompes à chaleur ?

  • Faire évoluer les métiers vers les sujets réhabilitation (filières de formations professionnelles, thématique OPCO dédiées, financements spécifiques…)
  • Promouvoir le métier de frigoriste, car il y a une véritable pénurie pour assurer la maintenance des pompes à chaleur (PAC)
  • Soutenir des programmes de R&D pour la fabrication de PAC tout électrique et hybride monobloc sur grilles/ventouses, permettant de se passer d’unité extérieure ;
  • Soutenir le développement des PAC hybride, qui contribue à limiter le soutirage électrique en période de pointe.
  • Augmenter les DED des PAC pour inciter à une fabrication française/européenne de proximité
  • Accélérer l’application de la directive F-gas en obligeant les industriels à anticiper son application totale. Cela consiste essentiellement dans l’interdiction à très brève échéance des fluides HydroFluoroCarbonés et la promotion des fluides à faible pouvoir d’effet de serre ;
  • Exiger un audit énergétique ou une étude de faisabilité sur les approvisionnements en énergie avec étude de dimensionnement pour toute aide à l’achat de pompe à chaleur en rénovation du bâti existant.
  • Unifier les facteurs d'émissions et les rendre obligatoires pour tous les types de reporting/diag. Avant de décarboner, autant déjà être sûr de ce qu'on émet !

 

 

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