Publication de la 8e édition du Panorama de l’immobilier et de la ville
17 juillet 2024
EY et la fondation Palladio dévoilent le 1er Baromètre d’impact à 360° de l’industrie de la ville en France, dans le cadre du Panorama annuel. Ce tour d’horizon unique de la première filière industrielle française est devenu un incontournable. Cette étude et ses résultats à 360° sont à l’image de ce que défend la Fédération Cinov, par ailleurs membre du Comité technique de cette étude annuelle.
Une filière dynamisée par l’ingénierie
Ce Panorama met en lumière le fait que l’industrie de l’immobilier et de la ville représente 10,5 % du PIB français et emploie plus de 2,3 millions de personnes. Malgré une croissance de la valeur ajoutée en baisse de 1,5 % en 2023, le secteur reste crucial pour l’économie nationale. Damien Racle, Président de Cinov Ingénierie, souligne l’importance des bureaux d’études au sein de ce secteur, notamment parce que « l’ingénierie est l’un des acteurs les plus innovants : elle apporte plus de 20 % d’investissements dans la R&D ». En termes de startups, environ 1 000 sont actives dans le domaine de la Proptech, levant 752 millions d’euros en 2022. Cela illustre une dynamique positive malgré un contexte économique incertain.
Des progrès environnementaux à poursuivre
Didier Grosdemange, Président de Cinov TEN, voit dans l’étude de l’impact environnemental un réel point de départ à l’amélioration des enjeux écologiques par chaque acteur de la ville : « L’industrie de la ville doit encore se développer pour déployer des villes durables. Les progrès sont en cours. Ils doivent être salués pour encourager les initiatives qui permettront une amélioration majeure, qu’il s’agisse d’émissions de gaz à effet de serre ou d’intégration d’une plus grande biodiversité au cœur des projets immobiliers. »
En effet, les émissions directes des bâtiments résidentiels et tertiaires ont diminué de 21 % entre 2019 et 2023, mais doivent encore baisser de 47 % pour atteindre les objectifs de 2030. La consommation foncière a également été réduite de 34 % entre 2010 et 2023, grâce à des efforts de densification et de sobriété foncière. Cependant, les consommations énergétiques et les émissions directes de l’industrie de la construction montrent encore des marges de progression importantes, notamment avec une baisse de seulement 7 % des émissions de GES sur la même période.
Une stabilité de l’emploi incontestable pour l’ingénierie
L’impact social de l’industrie de la ville est de fait incontestable. L’industrie de la ville est présente dans tous les départements français, garantissant une répartition territoriale des emplois. Comme le commente Frédéric Lafage, Président de la Fédération Cinov, « avec 85 % d’emplois en CDI, les bureaux d’études contribuent à la croissance sociale de l’industrie de la ville, et ce, d’autant plus que de nombreux emplois qualifiés sont proposés sans être pourvus ».
La formation des collaborateurs est également un point fort : 74 % ont suivi au moins une action de formation en 2023, un chiffre supérieur à la moyenne nationale. Le secteur reste cependant marqué par des disparités de genre : la part des femmes varie de 13 % à 62 % selon les sous-secteurs et la part des dirigeantes, de 7 % à 32 %.
Bien vivre dans sa ville : une réalité encore à promouvoir
Le bien-être des Français est considérablement influencé par la qualité de leur environnement bâti. En 2023, les Français ont noté leur satisfaction quant à la qualité de leur logement à 6,8 sur 10. Le Président désigné de Cinov Ergonomie, Sébastien Houlgate, constate que « les Français ont du mal à percevoir l’amélioration de leur logement, malgré tous les efforts de la filière et de l’État. Les bureaux d’études en ergonomie sont encore sous-exploités pour travailler à une meilleure prise en compte des usages et des besoins d’avenir des habitants. »
En effet, 75 % des Français estiment que la situation en matière de coût du logement va s’aggraver. Le nombre de logements neufs a chuté de 23 % entre 2022 et 2023, atteignant 373 000 unités. Les espaces de travail jouent également un rôle crucial : 54 % des Français considèrent que leur espace de travail est essentiel à leur bien-être, soulignant l’importance de la qualité des infrastructures dans le bien-être général.
Jacques Perotto, Président de Cinov SYPAA, conclut que « se loger reste une priorité, se loger dignement est un droit ! Il convient de bâtir et d’aménager en se souciant des évolutions et transformations des usages, du renouvellement des besoins, des nouvelles manières d’habiter les lieux et de vivre les espaces partagés comme ceux les plus intimes. Il faut rester à l’écoute de ceux qui portent des façons renouvelées d’habiter, au cœur d’un monde en perpétuelle transformation. On s’accordera à inventer de nouvelles propositions d’aménagement et de construction, respectueuses d’une gestion rigoureuse des ressources disponibles, pour qu’elles contribuent au bien-être de chacun. »